La région Île-de-France a signé ce mercredi, avec l’État, les collectivités, les employeurs, les syndicats et les opérateurs de transports, une charte visant à lisser les heures de pointe dans les transports et à maintenir au maximum le télétravail dans les entreprises, a annoncé Valérie Pécresse.
Auditionnée devant la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, la présidente du conseil régional et de l’autorité des transports Île-de-France Mobilités, a indiqué que cette charte visait notamment à maintenir un taux de télétravail le plus élevé possible, à partir du début de confinement le 11 mai.
Les entreprises “s’engagent à proscrire, dans la mesure du possible, la présence sur site pour les activités télétravaillables la première semaine suivant le déconfinement”, précise le document dont l’AFP a eu copie. Il est signé par Île-de-France Mobilités et la Région, le Medef-IDF, la CPME-IDF, U2P-IdF, les syndicats CFDT et CFTC, la RATP et SNCF Transilien, le préfet de région, la Ville de Paris et l’association des maires d’Île-de-France.
“Lisser massivement les heures de pointe”
La charte, qui porte sur les trois premières semaines du déconfinement, prévoit donc le maintien à 100% du télétravail la première semaine, à 90% la semaine du 18 au 25 mai, et à 80% la semaine du 25 mai au 2 juin, a expliqué Valérie Pécresse.
Le texte prévoit également “l’engagement de lisser massivement les heures de pointe”, a-t-elle expliqué, avec des répartitions des arrivées sur le lieu de travail entre 05h30 et 10h30, et des retours entre 15h et 19h30.
Le texte prévoit également l’approvisionnement de masques, obligatoires, pour les voyageurs.
“Des distributions de masques seront faites dans les premières semaines par Île-de-France Mobilités, la Région et toute collectivité qui le souhaitera en amont des réseaux de transport”, et “les entreprises sont invitées (…) à veiller à équiper leurs salariés”.
Le maintien d’une “attestation employeur”
Enfin, la charte prévoit le maintien d’une “attestation employeur” indiquant pour chaque salarié les horaires auxquels il est autorisé à rejoindre son lieu de travail, et qui devra être produite, sur leur demande, aux agents de contrôle mais “la question de cette attestation employeur, de sa validité et de son contrôle”, doit encore “être arbitrée par l’État”, “très rapidement”, a expliqué Valérie Pécresse, indiquant avoir “besoin de renforts pour filtrer les entrées dans les gares et les stations”.
“Nous avons besoin de renforts pour filtrer les entrées dans les gares et dans les stations, parce que, évidemment, si on laisse rentrer trop de monde dans les gares il ne sera plus question de faire respecter la distanciation”, a relevé l’élue.
Cette règle réduit en effet la capacité des transports en commun de 80% environ.
Il s’agit, selon elle, d’éviter que “l’Île-de-France ne se transforme pas en embouteillage géant” à cause d’un report trop massif sur l’automobile, et que des lignes doivent être fermées pour cause de surcharge.
La crise du coronavirus a fait perdre 1 milliard d’euros à Île-de-France Mobilités, a rappelé Valérie Pécresse.
Elle n’entend pas pour autant augmenter les tarifs, mais a réitéré sa demande d’un remboursement de l’État, qui a décidé du confinement.
Elle lui demande également “au moins 1,5 milliard d’euros” pour les transports franciliens dans le futur “grand plan de relance post-covid”.
Si elle se félicite et encourage les pistes cyclables qui sont actuellement tracées pour accompagner le déconfinement, Valérie Pécresse “souhaite que ce soit réversible”, avec la possibilité d’évaluer leur réelle utilité après la crise, avant une éventuelle pérennisation.